Vladimir Marinov


Le charognard, le boucher et le guerrier

Essais sur l’œdipe mélancolique

Peut-on étudier le célèbre concept freudien de l’œdipe, érotique et génital, sans en avoir auparavant analysé la face sombre et mélancolique ? Si Freud a soutenu l’existence d’un conflit entre pulsion de vie et pulsion de mort, Vladimir Marinov expose l’existence d’un conflit entre un œdipe érotique et un œdipe mortifère. En associant deux thèmes majeurs de la pensée freudienne, le complexe d’Œdipe et la mélancolie, il définit un puissant concept psychanalytique, illustré par les trois identités du charognard, du boucher et du guerrier.
La réflexion de l’auteur s’appuie sur une riche clinique analytique mais aussi sur l’exploration de textes majeurs de Sigmund Freud, en particulier L’Homme aux rats et Schreber, ainsi que de chefs-d’œuvre littéraires et artistiques, de Sophocle à Baudelaire, de François Villon à Francis Bacon, ou encore de Shakespeare à Edgar Allan Poe.

Membre de l’Association psychanalytique de France, professeur émérite à l’université Paris 13 Paris Nord-Paris Cité, membre de l’Unité transversale de recherche en psychogénèse et psychopathologie (UTRPP), Vladimir Marinov a longtemps travaillé en institution psychiatrique. Parmi ses ouvrages, L’Anorexie une étrange violence, et Les Méfiants (Puf, 2018).

Édition puf
Parution : 2021


Le démiurge et le funambule

Brancusi & Giacometti

Sisyphe remontant indéfiniment son rocher, Pygmalion amoureux de sa création, Gepetto fabriquant le facétieux Pinocchio, Persée affrontant la tête de la Gorgone… ainsi travaille le sculpteur dans la matière muette de la pierre, du bois, du plâtre ou du métal pour lui donner vie et forme. Entre mélancolie et fête carnavalesque sans entraves, l’œuvre de nos deux sculpteurs double comme une ombre gigantesque la parole de l’analyste.

Si Brancusi crée comme un démiurge, Giacometti conçoit comme un funambule, sur la lame du rasoir, la mort toujours à ses trousses. Mais il y a du funambulesque chez Brancusi et du démiurgique chez Giacometti, ces deux dimensions pouvant être considérées comme emblématiques de toute création artistique. L’archaïque, le mythe cosmogonique, le sacrifice, l’inconnu, l’amour, la cruauté et la tendresse, le masculin et le féminin, la sublimation et le jeu de l’enfance, l’histoire et la préhistoire, voici quelques axes de réflexion majeurs à partir desquels ces deux monstres sacrés de notre modernité sont conviés à dialoguer.

Préface de Jacques André
Collection Études Psychanalytiques, l’Harmattan
Parution : mai 2017


L’anorexie une étrange violence

Tuer la vie dans l’œuf, tuer la vie avant qu’elle ne prenne forme, tuer l’informe… Voilà un des fantasmes centraux de l’univers mental de l’anorexique. Il n’est pas sans rapport avec le symptôme majeur de l’aménorrhée ou avec des stérilités psychiques qui s’associent parfois à ces pathologies. Fantasmes terribles car agis, que seule la « psychologie féminine » est capable « d’incarner » à travers la stérilisation de son
propre corps…
Résister à une relation transférentielle parfois épuisante, vampirique, mortifère, pour mieux animer, séduire, érotiser, jouer, rêver, bercer, contenir, introduire une distance, une triangulation œdipienne, accepter une régression formelle qui va au-delà de l’humain, qui côtoie les formes les plus invraisemblables du monstrueux, et finalement reconstruire une nouvelle vie par le biais du transfert. « Transformer » le grotesque en
comique, en faire de l’humour. Voici les lignes de force grâce auxquelles le travail analytique peut parfois faire face avec succès à cette étrange Violence de l’anorexique.

Collection Petite bibliothèque de Psychanalyse, PUF.
Parution : 8 octobre 2008


L’archaïque

L’existence d’un fonctionnement psychique plus archaïque que les processus primaire et secondaire se retrouve en filigrane dans les textes psychanalytiques depuis Freud. C’est aussi la mission de l’analyse de découvrir, mettre en fantasmes et en mots, l’archaïque que le corps révèle.

Collection Pluriels de la psyché, EDK.
Parution : 30 janvier 2008


La démesure narcissique

La notion de démesure, entendue comme le dépassement des limites au-delà desquelles des mouvements extrêmes d’expansion ou de retrait s’imposent tant au sujet qu’à la société, permet d’élargir la problématique freudienne du narcissisme aux plans des analyses psychosociales, des interrogations philosophiques et des productions culturelles qui caractérisent notre civilisation contemporaine.
Une telle problématique concerne tous les éléments et les faits d’actualité susceptibles d’interpeller les constructions symboliques spécifiques d’une organisation sociale donnée – la nôtre pour ce qui nous intéresse ici. Et les deux grands thèmes développés : « L’artiste en démesure » et « Distorsions symboliques » auxquels un essai sur le grotesque vient apporter un rebondissement paradoxal, contribuent à mettre au jour les processus psychiques spécifiques des figures du débordement narcissique caractéristiques de notre société.
Cet ouvrage, issu du colloque  La démesure narcissique, actualités psychopathologiques et culturelles , des 7 et 8 décembre 2003, organisé par le CPSC du département de psychologie de l’université Paris 13, rend ainsi manifeste le double aspect d’un fonds pulsionnel susceptible de mener aussi bien aux formes actuelles de la folie qu’à celles du travail créateur.

Avec Éliane Allouch, Marie-Claide Lambotte.
Collection Actualités psychopathologiques et culturelles, Nolin.
Parution : 1er octobre 2004


Rêve et séduction

L’art de l’Homme aux loups

Le célèbre cas de Freud connu sous le nom de l’Homme aux loups a fait couler beaucoup d’encre, sans pour autant livrer ses énigmes.
Le présent ouvrage s’efforce de renouveler la compréhension de ce cas en prenant en considération les aspects suivants : la corrélation entre la théorie de la séduction et celle du rêve, deux pièces majeures de la théorie psychanalytique que ce cas remet en question ; l’impact d’une perspective transgénérationnelle dans la compréhension de la « névrose » de l’Homme aux loups ; le rôle de l’Homme aux loups dans les suicides de deux des femmes qui ont compté le plus dans sa vie : sa sœur Anna et sa femme Thérèse ; sa relation passionnelle et tumultueuse pendant plus de trente ans, avec sa maîtresse « Louise » qui clôt sa vie amoureuse ; l’analyse de quelques-unes de ses œuvres plastiques – dessins, portraits, peintures – restées inédites jusqu’à présent et leur rapport avec le célèbre cauchemar des loups ; le rapport de ces cas avec les pathologies qu’on appelle de nos jours « limites ».

Collection Bibliothèque de psychanalyse, PUF.
Parution : 1er avril 1999


Art et folie

Centre d’études de l’expression : conférences 1994-1995

Auteurs : Anne-Marie Dubois, Vladimir Marinov, Gérard Bonnet

J.-M. Bathélémy, J. Carroy, J. Drouin, P. Fraysse, J.-P. Maidani-Gérard, M. Weber.
Edité par le Centre d’Etudes de L’expression, Clinique des Maladies Mentales et de L’Encéphale, St.Anne.
Parution : janvier 1996


Figures du crime chez Dostoïevski

Collection Voix nouvelles en psychanalyse, PUF.
Parution : 1er septembre 1990


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