Jacques André


Les 100 mots de Freud

Qui n’a jamais entendu parler du complexe d’Œdipe ? Qui peut encore accuser la fatigue d’être la cause de nos lapsus ? L’œuvre freudienne est l’une des plus importantes contributions intellectuelles du XXe siècle. Impossible d’en limiter les répercussions à la seule pratique de la psychanalyse. Elle a donné une consistance sans pareil à la phrase de Rimbaud : « Je est un autre. »

De cette œuvre, Jacques André extrait 100 mots comme autant de balises pour s’orienter dans une pensée en mouvement. Des mots qui sont tantôt des concepts (inconscient, refoulement…), tantôt des termes de la langue commune dont la psychanalyse a enrichi ou déplacé le sens (jalousie, mort, négation…). Et parfois des mots qui sont des noms dans la culture de l’homme Freud (Acropole, Hamlet, Léonard de Vinci…).

puf Psychologie et Psychanalyse
Collection: Les 100 mots…
25/01/2023


La Grande Histoire et la petite

Il y a autant de façon d’intriquer Grande et petite histoires qu’il y a de vies singulières. D’abord parce que les « grandes » histoires, les histoires collectives, ne véhiculent pas les mêmes sens et non-sens. Pour s’en tenir à celles que ce livre évoque : l’assassinat d’un père par la milice, l’exil d’un réfugié rohingya fuyant le massacre, la vie analytique sur fond de terreur en Colombie, la vie sauvée loin de la dictature de Poutine…

L’intrication des deux histoires est l’objet de cet ouvrage, en même temps qu’une interrogation sur l’ouvrage de la psychanalyse quand elle se trouve ainsi confrontée à la rencontre violente de la réalité du monde et de la réalité psychique

Auteurs : Jacques André, Catherine Chabert, Françoise Coblence

puf
Petite bibliothèque de psychanalyse
04/01/2023


La revanche des méduses

À la différence des autres espèces, l’espèce humaine est la seule à s’auto-détruire et à détruire les autres. Presque seule… Car, profitant de la dégradation des écosystèmes marins, la méduse prolifère. Elle n’a pas de neurone  ; l’homme, depuis qu’il est sapiens, en a 86 milliards. Mais à la fin, qui l’emporte ?

Figure privilégiée du totémisme psychanalytique et du sexe de la mère, lequel pétrifie celui qui ose le regarder en face, de quoi la méduse est-elle aujour – d’hui le symbole ? À l’heure où la pulsion d’autoanéantissement s’empare des quatre éléments : la terre, la mer, l’air et le feu, la symbolisation du désastre en terme de castration est presque devenue une aimable figure.

La psychanalyse a pour toile de fond ces deux expériences anthropologiques fondamentales que sont la sexualité et la mort. Alternant essais et fragments cliniques, cet ouvrage cherche à restituer le vif d’une expérience, tant individuelle que collective, dont l’inconscient, ce fonds le plus inacceptable de la vie psychique de chacun, est le secret horizon.

Jacques André est psychanalyste, membre de l’Association Psychanalytique de France (APF), professeur émérite de psychopathologie clinique de l’Université Paris-Diderot, directeur de la Petite Bibliothèque de Psychanalyse (PUF). Derniers ouvrages parus : L’inconscient est politiquement incorrect (Stock, 2018), Lectures de Freud (PUF, 2019), La vie sexuelle (Que Sais-Je ?, 2019).

Édition puf
Parution : 2021


Psychanalyse, vie quotidienne

Ce titre, Psychanalyse, vie quotidienne, est à l’image du contenu, un témoignage, au fil des séances et des analysants, de l’expérience psychanalytique de tous les jours. C’est toujours un défi de rendre compte de celle-ci. Parce qu’elle ne supporte pas de tiers, qu’elle exclut tout observateur, elle n’est véritablement accessible qu’à celui qui s’y prête. D’où le parti pris de moins raconter que présenter : un mot, une phrase, un bref échange… avec l’espoir qu’à saisir l’instant d’une séance, on puisse faire entendre ce qui fait l’étrangeté de la psychanalyse, qui est aussi l’étrangeté de l’inconscient, soit le fonds le plus personnel, le plus méconnu et le plus inacceptable de la vie psychique de chacun.

Collection Grise, Stock.
Parution : 2 septembre 2015


Les 100 mots de l’enfant

« C’est pas juste », « t’es plus ma copine », « encore » ou « quand je serai grand… »
L’enfant ne se contente pas d’apprendre à parler sa langue maternelle, il construit à l’intérieur de celle-ci son dialecte singulier. Au-delà de ces formules enfantines, aller à la rencontre de l’enfant au travers de ses mots, c’est rechercher ceux – chagrin, cauchemar, ennui, innocence, cruel, secrets… – qui permettent de décrire le monde de l’enfance, l’originalité de son expérience.
Ce livre est autant une invitation à écouter et regarder plus et mieux nos enfants qu’à se remémorer le temps de l’enfance.
Chacun des 100 mots nous rappelle la particularité de cet âge de la vie où les questions posées ne reçoivent jamais, de la part des adultes, de réponses pleinement satisfaisantes. Car l’enfant est à sa façon un philosophe en herbe, il disserte sur les énigmes de toujours, celles qui ont l’âge de l’homme.

Collection Que sais-je ?, PUF.
Parution : 24 août 2013


La sexualité masculine

« Ce serait quand même plus facile si, de temps en temps, elles disaient : “ Oh non ! Oh non… ” » Elles disaient « Non », elles disent « Oui »… Tout le problème est que la liberté sexuelle conquise par les unes ne crée pas symétriquement des hommes d’autant plus libres. Ce que la sexualité masculine a perdu en triomphe (avec ou sans gloire), elle l’a gagné en incertitude et en questions… Elle est par là même (re)devenue intéressante ! À l’heure de la parité, la domination masculine a perdu de sa tranquillité, le machisme est en berne.
À partir de paroles d’hommes recueillies sur le divan, mais aussi au fil des lectures, Jacques André explore sans détour la vie sexuelle des hommes, sa part la plus intime. Il en interroge les sources, les conflits, les transgressions, les passions, les désirs d’aujourd’hui, qui sont souvent aussi ceux d’hier. Sans fausse pudeur, il sonde ce sexuel qui constitue en chacun de nous la pointe vive de ce qui nous fait jouir… ou défaillir.

Collection Que sais-je ?, PUF.
Parution : 6 février 2013


Paroles d’hommes

« “Le monde me paraît moins sûr”. Pierre a perdu sa tranquillité. Le monde est devenu une terre étrangère. Il se découvre en homme inquiet, lui dont la qualité consistait jusque-là à exercer auprès de ses proches une présence rassurante. « Ma mère est morte ». il lui arrive de répéter ces mots à haute voix, comme une annonce venue d’ailleurs qui le laisserait incrédule. Sa mère est morte à un âge, un grand âge, où la mort n’est pas un événement. Lors de sa dernière visite, la veille, il l’avait trouvée mal en point. Et pourtant sa surprise avait été totale, un coup sur la tête asséné par derrière. Le téléphone lui apprenant la nouvelle était tombé de ses mains, et lui-même n’avait dû qu’au sofa qui se trouvait là de ne pas s’effondrer plus bas. Pierre n’est pas menacé par l’effondrement, celui que Winnicott décrit dans les configurations borderline. Mais quelque chose en lui s’en approche, une terre sur laquelle on ne sait plus marcher, une perte de substance, quelque chose qui n’arrive pas à se mettre au passé. Le monde est moins sûr. »

Jacques André

Collection Connaissance de l’inconscient, Série Tracés, Gallimard
Parution : 12-01-2012


Les 100 mots de la sexualité

La sexualité a une particularité qu’elle ne partage avec aucune autre activité humaine, celle de pouvoir s’emparer de la langue entière, de sexualiser n’importe quel mot, n’importe quelle phrase, quand bien même la situation ne s’y prête pas, au risque de provoquer le rire ou la honte. Sans parler de la langue qui « fourche » et profite d’une proximité phonétique pour faire scandale, le temps par exemple d’un célèbre lapsus qui transforma l’inflation en fellation.
Les mots de la sexualité sont souvent eux-mêmes des mots sexuels, avec toute leur crudité et leur éventuelle brutalité. Baiser, par exemple, est à la fois la désignation d’un geste (le baiser) et un mot-acte, en lui-même porteur de la violence sexuelle.
Du plus pastel, « fleur bleue », au plus criard, « fist fucking », ces 100 mots sont ceux de la vie sexuelle. Cerner ce vocabulaire est moins l’occasion de définir ce que chacun connaît que d’interroger le sens (historique, sociologique, religieux, esthétique, psychanalytique…) des faits et gestes de notre sexualité.

Collection Que sais-je ?, PUF.
Parution : 6 février 2011


La psychanalyse de l’adolescent existe-t-elle ?

Les psychanalystes n’ont rien à envier aux moines du Moyen-Âge, leurs disputes théoriques d’aujourd’hui valent bien les disputes théologiques d’antan. Les anges ont-ils un sexe ? Dieu qui peut tout peut-il relever une vierge après la chute ? La psychanalyse de l’adolescent existe-t-elle ? Quelle étrange question, alors que la pratique en est bien connue, établie presque depuis les origines (Dora, la jeune patiente de Freud, n’a guère que 18 ans…).
L’idée de cet ouvrage est née de l’une de ces disputes entre quatre des contributeurs : Jacques André, Catherine Chabert, François Marty et François Richard. Ni les anges ni les vierges n’étaient ce jour-là de la partie mais la « subjectivation » et le « développement en deux temps » de l’humaine sexualité… Nous décidâmes de faire sinon Concile, mais au moins Colloque de nos divergences.
Dora s’est bien allongée sur le divan de Freud, mais trois mois plus tard elle avait déjà fui les lieux… Ce que « Psychanalyste » veut, l’adolescent ne le veut pas nécessairement… L’existence des psychothérapies psychanalytiques d’adolescents est un fait, le bien-fait qui peut en résulter n’est plus à démontrer, alors… Il faut croire que la question demeure, celle que l’adolescent pose à la psychanalyse, à sa pratique, à sa méthode, à son écoute. L’adolescent est le patient du psychanalyste, l’adolescence est l’analysante de la psychanalyse.

Auteurs : Jacques André, Catherine Chabert

Avec Gérard Bayle, Isée Bernateau, Alain Braconnier, Maurice Corcos, Michèle Emmanuelli, Philippe Givre, François Marty, Sesto-Marcello Passone, François Richard, René Roussillon.
Presses Universitaires de France.
Parution : 13 janvier 2010


Les désordres du temps

Quoi de plus familier que le sentiment de notre existence dans le temps, quoi de plus communément partagé que la division du temps en trois dimensions : passé, présent, futur… L’historien et l’anthropologue ont introduit des premières nuances au sein de ce consensus : d’une époque à l’autre, d’une culture à l’autre le temps change. Là il assure le retour du même, l’enfant réincarne l’ancêtre ; ici il voue l’homme à l’innovation permanente et à l’incertitude du lendemain. Pour les uns demain reproduit hier, pour les autres rien ne sera jamais plus comme avant.
L’expérience psychanalytique oblige à pousser au-delà l’interrogation. C’est une découverte particulièrement surprenante de s’apercevoir que toute existence n’est pas marquée de temporalité. Tout le monde n’a pas de passé, les souvenirs d’enfance se réduisent à quelques on-dit, quelques photos, rien qui prenne la forme d’une histoire.
L’avenir n’est pas davantage assuré, prévoir en plonge plus d’un dans le vide et l’angoisse. Plus étonnant peu être encore, le présent n’est pas donné à tout le monde, on vit sans être là, la vie passe, on passe à côté d’elle.

Collection Petite bibliothèque de psychanalyse, PUF.
Parution : 13 janvier 2010


L’événement et la temporalité

L’après-coup dans la cure

L’après-coup est une notion sous tension. Elle condense deux dimensions qui ne demandent qu’à s’écarter l’une de l’autre : la violence traumatique de l’événement psychique, d’un côté ; la subtilité d’une réécriture, la complexité d’une signification remaniée, de l’autre. Choisir de traiter de « l’après-coup dans la cure » n’est pas une simple incidente, puisque la situation transférentielle, en ce qu’elle est interpsychique et analytique, offre la double potentialité du trauma in praesentia et de sa possible mise en sens.
Ce décalque entre la psychanalyse et l’après-coup pose d’abord une question simple : qu’en est-il de l’après-coup dans la cure, mais aussi une question complexe : si après-coup et psychanalyse ont entre eux un lien essentiel, comment l’une pourrait-elle se passer de l’autre, de son événement ?
L’après-coup est analysable, il se pourrait qu’il soit aussi un analysant de la situation analytique et de ses impasses. Et, en particulier, quel espoir de transformation après coup la psychanalyse peut-elle nourrir quand ce dont souffre le patient s’enracine dans des traumas précoces ?

In Revue française de psychanalyse, tome 73, n°5, L’après-coup, congrès de Paris.
Parution : décembre 2009


Les 100 mots de la psychanalyse

Accablé par les ennuis qui n’en finissent pas de s’accumuler — qu’a-t-il fait pour mériter cela, c’est quand même « bien cher payé » —, l’homme qui va pour composer le code de l’immeuble où l’attend son psychanalyste se trompe de chiffre et tape celui de sa carte bancaire… D’« acte manqué » à « visage », ces 100 mots de la psychanalyse sont moins un mini-dictionnaire qu’une façon d’évoquer à la fois la théorie et la pratique psychanalytiques, les deux indissociablement mêlées.
Les notions-clés (ça, moi, surmoi, castration, complexe d’Œdipe, transfert…) côtoient les figures de la souffrance psychique (addiction, anorexie, dépression, paranoïa, phobies, suicide…) et quelques notions plus incidentes sur lesquelles la psychanalyse apporte un éclairage original (crise d’adolescence, honte, indifférence, mensonge, tendresse…).

Collection Que sais-je ?, PUF.
Parution : 1er juin 2009


Folies minuscules

suivi de Folies meurtrières

« Tu es un accident, tu n’étais pas désiré »… Si ces mots ne sont pas des mots de tous les jours, ils ne débordent pourtant pas les limites d’une folie ordinaire. Comme celle de confier à un ami de la famille, en présence du quatrième enfant : « Je me serais bien arrêté à trois. »
Folies minuscules… L’idée n’est pas éloignée de celle qui fait écrire à Freud une Psychopathologie de la vie quotidienne, soit la rencontre en un même lieu de l’ordinaire et du désordre, quelque chose comme « l’inconscient de tous les jours ».
Mots de haine ou mots d’amour, les folies minuscules font flèche de tout bois : « Tu es celui que j’ai le plus désiré », « mon enfant est tout pour moi ».
Enceinte, accouchée, tout absorbée par le souci du nourrisson, chair et psyché mélangées, peut-on être mère sans être folle ? Sur cette donnée de la vie commune, Winnicott ira jusqu’à fonder une théorie psychanalytique. Au rayon des folies minuscules, les folies maternelles ne sont pas seules, elles n’ont pour privilège que d’être (généralement) les premières.
Des folies minuscules aux folies meurtrières, il y a plus qu’un pas, quand la folie devient évidente, parfois délirante, quand il n’est d’autre issue que de faire disparaître l’être proche, trop aimé, trop haï. C’était en Guadeloupe, il y a une vingtaine d’année.

Collection Connaissance de l’inconscient, série Tracés, Gallimard.
Parution : 17-01-2008.


Les brumes de la dépression

« Quand il est d’humeur dépressive, l’enfant, ou l’adulte, jette une couverture sur la totalité de sa situation interne, ou laisse tomber sur elle, comme pour la contrôler, un brouillard, une brume, une sorte de paralysie où le tri du bon et du mauvais devient impossible. » Winnicott

Auteurs : Jacques André, Catherine Chabert, Catherine Cyssau

Avec Alain Abelhauser, Panos Aloupis, Vincent Estellon, Roland Gori, Alexandrine Schniewind, Olivier Thomas, Benoît Verdon, Marie-José Del Volgo.
Presses Universitaires de France.
Parution : 28 septembre 2007


Passé présent

Dialoguer avec J.-B. Pontalis

« Il y a dans l’absence, même si nous parvenons à en faire une nouvelle forme de présence, quelque chose de la perte qui demeure. Il y a de l’inconsolable, de l’irrémédiable, de l’ineffaçable. Ce qui n’interdit pas l’espoir. Ce n’est pas nécessairement d’un objet perdu à retrouver ou à trouver qu’il est question. Si c’était du temps ? Notre histoire, notre temps est discontinu et nous aimerions en assurer la continuité qui serait aussi celle de notre identité. Nous aspirons à ce temps qui ne passe pas, à ce Zeitlos, cet a-temporel qui est celui de l’Inconscient et que l’analyse nous fait approcher : un passé présent. »

Six auteurs en quête de J.-B. Pontalis, le temps d’un dialogue.

Auteurs : J.-B. Pontalis, Jacques André, Jean-Philippe Dubois

Avec Françoise Coblence, Jeffrey Mehlman, Patrick Miller, Hélène Parat.
Collection Petite bibliothèque de psychanalyse, PUF.
Parution : 2 avril 2007


Aux origines féminines de la sexualité

« Les hommes de tous temps se sont creusés la tête sur l’énigme de la féminité… » La question de l’angoisse, la perte d’amour où elle prend sa source, impose de penser ensemble la féminité et l’infantile le plus précoce, le plus primitif, renouvelant par là même les termes de l’énigme. Qu’est-ce qui du sexuel féminin lui donne ce « privilège » — payé du refus, du refoulement, payé de l’inconscient — de côtoyer les origines du sexuel ? »
Quelles sont les sources de la féminité, comment concevoir la psychogénèse de la féminité de l’enfant (et pas seulement celle de la fille), quelles représentations constituent le fantasme féminin ? À ces questions l’auteur propose quelques réponses conduisant à une théorie de la féminité en contradiction avec la thèse freudienne.

Collection Quadrige, PUF.
176 pages. ISBN 978 2 13 054417 3. Parution : 20-08-2004


L’oubli du père

Pater incertus, mater certissima… Le père est aussi incertain que la mère est certissime. Les conséquences de cette dissymétrie sont multiples. Parce qu’il peut ne pas y avoir de père, son éventuel amour prend la forme d’une élection, voire d’un luxe. Quand il n’est pas inconnu, le père est au moins improbable. De là à le négliger, l’éclipser, l’effacer… L’oubli du père revêt les formes les plus diverses, depuis l’accident que l’on voudrait insignifiant jusqu’à l’inéluctable destin.

Auteurs : Jacques André, Catherine Chabert

Avec Janine Altounian, Catherine Cyssau, Anny Dayan Rosenman, Martine Lamour, François Villa, Régine Waintrater
Collection Petite bibliothèque de psychanalyse, PUF.
Parution : 8 avril 2004


L’imprévu

en séance

« L’image arrive souvent sous cette forme : l’analyse touchera à sa fin quand… Ce qui suit a tout d’un inventaire à la Perec : quand elle aimera danser, quand il saura nager sous l’eau, quand il présentera un concours de soliste, quand elle rencontrera un homme autre que “perdu sans collier”, quand il pourra penser à rien, quand elle découvrira que j’existe, quand il arrêtera d’avoir faim, quand elle cessera de confondre “faire une analyse” et “faire une scène”, quand il (ou elle) prendra une maîtresse, quand elle aura le temps… Au fil d’une même analyse, les images changent. Leur valeur prédictive, elle, vaut ce que vaut le bulletin météo. Pour Anaïs l’image était : quand nous pourrons parler tranquillement de la pluie et du beau temps. »

Collection Connaissance de l’inconscient, série Tracés, Gallimard.
Parution : 22-01-2004


La sexualité féminine

« Si la jouissance se divise en dix parties, la femme en a neuf et l’homme une seule. » Ainsi s’exprime Tirésias que les aventures mythologiques ont successivement conduit à être homme et femme. La négation, le refoulement dont la sexualité féminine a été l’objet à travers les âges et les cultures sont inséparables des représentations dangereuses et démesurées qui l’accompagne. « Femme tu es la porte du diable » écrit Tertullien.
Ce qu’il est convenu d’appeler la « libération sexuelle » a principalement concerné les femmes. À ce bouleversement des représentations sociales de la sexualité correspond-il une transformation psychique équivalente ?

Collection Que sais-je ?, PUF.
128 pages. ISBN 978 2 13 053231 6. Parution : 10-10-2003


La féminité autrement

Le débat psychanalytique sur la féminité ne prolonge pas l’affirmation par Freud de ses thèses (dans les deux articles sur la sexualité féminine de 1931 et 1933), il les précède par les voix de Karl Abraham, Karen Horney, Melanie Klein. Autant dire qu’il a toujours commencé et qu’il n’est pas prêt de s’achever.

Est-ce un paradoxe, l’énigme du féminin pour être irrésoluble n’en est pas moins féconde. Fécondité de l’inconnu et de son appel à suivre des pistes qui vont de l’allaitement à l’infanticide, de la douceur des étoffes à l’horreur du cloaque, en passant par les arcanes de la théorie elle-même.

Avec Maurizio Balsamo, Hélène David, Lucille Durrmeyer, Hélène Parat et Renata Udler Cromberg.
Collection Petite bibliothèque de psychanalyse, PUF.
Parution : 1er mars 1999


La révolution fratricide

Essai de psychanalyse du lien social

À quelles sources pulsionnelles les hommes puisent-ils ce qui les rassemble et ce qui les divise ? Il ne suffit pas de répondre avec Freud : l’amour. Non seulement parce qu’il faut y ajouter la haine, mais surtout parce qu’il reste à se demander : amour/haine entre qui et qui ? La question de l’homosexualité et de l’exclusion des femmes de la res publica est un fil d’Ariane qui court tout au long de ce livre.
Moment fort d’une élaboration de la pensée politique, la Révolution française est indissociablement la mise au jour de sentiments et de comportements archaïques, tant sur le registre unificateur de l’amour – Saint-Just fait de l’inceste une perspective révolutionnaire – que sur le versant destructeur de la haine. Jusqu’à la Terreur, jusqu’à l’autodestruction du corps politique, quand le lien social devient lui-même le vecteur de la déliaison.

Collection Bibliothèque de psychanalyse, PUF.
Parution : 01-10-1993


L’inceste focal dans la famille noire antillaise

Crimes, conflits, structure

Ils ont tué un père, un fils, un frère, une femme, un amant, un voisin… On ne tue pas davantage dans les sociétés antillaises qu’ailleurs, mais lorsqu’on tue c’est en famille – ou en voisinage.

Les crimes d’Assises, à travers les audiences, les dossiers et les entretiens avec les détenus, offrent à l’analyse un matériel clinique original. À la parole du criminel se mêle la multiplicité des témoignages. jusqu’aux lettres anonymes. Passé l’acte meurtrier, c’est la fresque d’une vie que la somme de ces récits reconstitue.

Ce livre prend le temps de raconter ces histoires tragiques, faisant, d’un meurtre à l’autre, le tour de la famille. La mort violente ponctue un récit où se manifestent à chaque fois les lignes de tension et les points de rupture du dispositif familial. Autant de destins individuels qui participent sans doute de la pathologie, mais dont le mérite premier est de donner accès à ce qui se joue secrètement dans les conflits de la vie quotidienne.

L’anthropologie des sociétés noires américaines a volontiers souligné l’importance de la mère. Mais elle reste muette quand il s’agit de comprendre comment une configuration familiale peut se structurer au plus près de l’intimité incestueuse. L’approche psychanalytique déplace l’accent, de la description des rôles vers la mise au jour de l’amour et de la haine. Elle complique le jeu des figures, de la mère vers le pôle maternel.

La mère est rarement tuante, jamais tuée, mais il n’est de conflit qui ne porte son empreinte. Le pôle maternel est au point focal du réseau familial, il est aussi la matrice de ces récits de vie et de mort.

Sous la direction de Jean Laplanche
Collection Voix nouvelles en psychanalyse, PUF.
Parution : 01-05-1987


Caraïbales

Études sur la littérature antillaise

Collection Arc et littérature, Éditions Caribéennes.
Parution : 1er avril 1981.
Réédition : 3 mai 2000


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