Vincent Estellon


Terreur d’aimer et d’être aimé

Qu’il s’agisse de l’anorexie sexuelle, de la dépendance affective, des addictions sexuelles, de l’amour de la haine, de la recherche de l’amour impossible ou encore de la dissociation du désir sexuel et du sentiment amoureux, nombreuses sont les configurations cliniques qui parlent de cette grande difficulté à aimer et à être aimé.
Lorsque le lien amoureux est malmené ou blessé, certaines « défenses anti-amour » sont susceptibles de se mettre en place pour prévenir le risque de l’amour et de ses douloureuses séparations. Tandis que certaines stratégies sont délibérées, volontaires et conscientes, d’autres, plus inconscientes, sont beaucoup plus complexes à débusquer.
À partir de ses recherches cliniques sur la vie amoureuse et les sexualités, Vincent Estellon explore la psychopathologie du lien, de ses formes les plus quotidiennes jusqu’aux plus extrêmes, en mettant en relief combien ces différentes figures prennent comme origine la terreur d’aimer et d’être aimé. Insistant sur l’importance d’un soin psychanalytique, il propose de se servir de la relation thérapeutique pour revitaliser la confiance dans le lien mise à mal par ces maladies d’amour.

Éditions Érès
Collection Themapsy
Parution : 17 septembre 2020


Les folies compulsives

Des rituels obsessionnels aux agirs limites

Des rituels obsessionnels compulsifs jusqu’aux agirs limites, c’est tout le corps qui est mobilisé : il faut gesticuler dans le vide, toucher, ordonner, nettoyer, fermer/ouvrir, se laver, se scarifier, s’automutiler, suçoter, se remplir/se vider… Tout se passe comme si certaines fonctions du corps éduqué, prises dans une forme d’ivresse négative, se révoltaient contre l’autorité du Moi.
Explorant le phénomène compulsif dans sa dimension limite – des compulsions obsessionnelles aux agirs limites, jusqu’aux étranges liens des compulsions à la création artistique – cet ouvrage propose de déchiffrer comment certains objets inconnus de l’addiction peuvent bénéficier de l’éclairage du fonctionnement compulsif obsessionnel, et, plus largement comment les « fonctionnements limites » invitent non seulement au dialogue différents paradigmes psychopathologiques mais aussi à une interrogation critique du modèle structural en psychopathologie clinique.

Préface de Catherine Chabert
Collection Psychismes, Dunod
Parution : 23 mars 2016


Des névroses aux états limites

S’appuyant sur la psychologie clinique, la psychopathologie, la psychanalyse et la psychiatrie, ce manuel présente les structures de la vie psychique. Revenant sur la tripartition proposée par Freud (névroses, psychoses, perversions), il insiste plus particulièrement sur l’articulation entre les névroses et les états limites.
La confrontation des deux entités autorise à déchiffrer des frontières communes et des chevauchements. Cette grille de lecture originale permet d’appréhender d’une autre manière la psychopathologie actuelle, notamment la question de la perte, du deuil, des dépressions, des angoisses relationnelles, des états de détresse, de l’Œdipe, des échecs face au succès, du narcissisme.
L’ouvrage s’intéresse également aux prises en charge, dans leur diversité, pour proposer des pistes dans la relation thérapeutique.

Auteurs : Vincent Estellon, Manuella De Luca

Collection Cursus : Psychologies, Armand Collin
Parution : octobre 2015


Les états limites

Bien adaptés socialement, professionnellement, voire familialement, certains sujets peuvent bénéficier d’un ancrage à la réalité apparemment solide. Mais très vite, ils révèlent de grandes fragilités : une estime de soi alternant entre sentiment de toute-puissance et vide sidéral, un monde psychique attaqué par de folles angoisses existentielles, un rapport aux autres marqué par une grande souffrance. Ne rentrant résolument pas dans les modèles qui leur sont proposés, ils questionnent sans cesse le rapport entre norme et folie, vérité et mensonge, amour et haine, vie et mort.
Les états limites ont longtemps été regroupés dans un ensemble aux contours peu nets, situé entre la névrose et la psychose. En fait, c’est bien la question de la frontière, de la limite, qui est centrale chez ces patients : la notion de choix est ardue pour les personnalités borderline. Cet ouvrage dresse un panorama des connaissances théoriques et cliniques autour de la pathologie des limites du Moi.

Collection Que sais-je ?, PUF
Parution : 19 mars 2014


Les sex-addicts

Hanté par la quête d’excitations sensorielles, le sex-addict démultiplie le temps qu’il consacre à la recherche de situations sexuelles diverses (cybersex, multipartenariat, consommation compulsive de pornographie, fréquentation de prostituées, rencontres fast sex, « plans cul », etc.). Tel un toxicomane dans l’attente du prochain shoot, la vie du sex-addict est toute tendue vers la trouvaille de la prochaine expérience sexuelle. Progressivement, l’excitation sexuelle, maintenue écartée du sentiment amoureux et de l’attachement, se trouve reléguée au service de la performance. Il n’y a plus de véritable partenaire, plus d’affect. Ce qui est recherché dépasse les conventions morales et sociales, les normes et les règles : un au-delà du plaisir difficile à trouver et à satisfaire.
Cet ouvrage décortique le fonctionnement de l’addiction sexuelle qui, si elle n’est pas nouvelle, n’est véritablement prise en compte que depuis quelques décennies. Il invite à comprendre comment se construit cette sexualité compulsive et ce que masque un tel zapping sexuel.

Collection Que sais-je ?, PUF
Parution : 19 mars 2014


Actualités des états limites

Durant ces cinquante dernières années, le trouble borderline a navigué entre les névroses et les psychoses, a été appréhendé comme un type de personnalité pathologique, a été rapproché des maladies bipolaires, des désordres narcissiques, des personnalités psychopathiques… Du côté de la psychiatrie, comme de la psychanalyse, la liste de noms donnés à ces folies limites est longue et les qualifications singulières. Aujourd’hui, l’état limite ne peut plus être défini sérieusement selon une approche extrinsèque (la définition « ni ni », ni névrotique, ni psychotique) qui risquerait de réduire cette configuration clinique à un fourre-tout privé d’une cohérence interne. Il importe de donner une définition intrinsèque de l’état limite car il ne s’agit ni d’une psychonévrose gravissime, ni d’une prépsychose, ni d’un état passager naviguant entre les structures. Désormais, ce n’est plus tant une pathologie « à la limite de » qu’une pathologie des limites du Moi. Aujourd’hui, l’état limite ne peut plus être défini sérieusement selon une approche extrinsèque (la définition « ni ni », ni névrotique, ni psychotique) qui risquerait de réduire cette configuration clinique à un fourre-tout privé d’une cohérence interne. Il importe de donner une définition intrinsèque de l’état limite car il ne s’agit ni d’une psychonévrose gravissime, ni d’une prépsychose, ni d’un état passager naviguant entre les structures. Désormais, ce n’est plus tant une pathologie « à la limite de » qu’une pathologie des limites du Moi.

Avec Jacques André , Gisèle Apter, Alain braconnier, Catherine Chabert, Maurice Corcos, Marie-Camille Genet, Bernard Golse, Didier Lauru, François Richard, René Roussillon.
Collection Carnet/Psy, Érès
Parution : 27 février 2014


Cliniques de l’extrême

La détresse, la confusion, le désespoir, la menace par l’anéantissement – individuel ou collectif – constituent des états mixtes et des affects de référence des situations extrêmes. Qu’elles envahissent l’identité dans son rapport à la survie (dans l’intersexualité, les sexualités mélancoliques, les toxicomanies), le corps dans son rapport aux transformations (pubertaires, les modifications corporelles extrêmes, jusqu’au cadavre), ou le lien social (violences interindividuelles, traumatismes collectifs, psychopathologie du travail), ces situations ne peuvent être ignorées par la clinique contemporaine.

L’extrême, parce qu’il concerne des situations qui se situent au bord de l’expérience humaine, oblige à repenser la théorie du sujet, le processus de subjectivation et les théories du traumatisme psychique. Les auteurs proposent d’étudier les effets de ces situations extrêmes sur le fonctionnement psychique individuel et collectif, et de présenter différents dispositifs techniques et outils dont disposent les psychologues pour s’adapter à des situations les mettant en contact avec des phénomènes traumatiques, sensationnels ou catastrophiques, ayant le pouvoir de sidérer et de paralyser l’activité de pensée.

Comment survivre lorsque la psyché – devenue incapable de symboliser – est menacée de désorganisation ? Il s’agira pour les cliniciens de réinjecter de la pensée, de favoriser l’expression et la qualification d’émotions afin de réanimer un lien humanisant là où tout semble être en ruine, où plus rien ne fait sens, où les gestes du corps expriment ce que la bouche sidérée tait. Dans ces situations, les modalités de présence (jusqu’aux sensations corporelles éprouvées) sont essentielles dans l’analyse et le partage de ce qui se vit.

Ce type de clinique oblige au développement de nouveaux outils (recherches actions, observations en situation) ainsi qu’au renouvellement d’une posture clinique adaptée à ces nouveaux objets de recherche reculant toujours plus les limites des réalités humaines.

Auteurs : Vincent Estellon, François Marty

Collection Regards Psy, Armand Collin
Parution : octobre 2012


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