Christophe Dejours


La panne

Repenser le travail et changer la vie

Nous vivons aujourd’hui un moment charnière : d’un côté, une domination extrême est imposée par Les organisations du travail mises en place dans les années 80, par l’évaluation individuelle des performances qui a détruit les solidarités au sein de l’entreprise, mais de l’autre, des pratiques de résistance s’esquissent dans différents lieux.
Des cinéastes et des comédiens mettent en scène les dégâts provoqués par ces méthodes, des magistrats parviennent à faire condamner de puissantes sociétés ; la majorité des salariés doutent de l’efficacité d’un modèle qui les abîme au quotidien, cependant que dans l’ombre, certaines entreprises réinventent avec succès la coopération sans diminuer leur rentabilité.
Le système ne peut pas fonctionner sans notre zèle, et il n’est pas à l’abri de La panne.

Collection Essais, Bayard.
Parution : 27 septembre 2012


Psychopathologie du travail

Comment comprendre l’apparition de décompensations psychopathologiques en lien avec le travail ? Les troubles observés sont-ils à imputer exclusivement à la structure de personnalité du travailleur ? Le travail y joue-t-il un rôle ou bien n’est-il qu’un facteur contingent parmi d’autres ?

Cet ouvrage répond à ces questions et explique les rapports entre santé mentale et travail en psychopathologie du travail. La compréhension des décompensations psychopathologiques liées au travail nécessite de disposer de données précises concernant :
• la situation de travail et l’organisation du travail, proposées par les sciences du travail ;
• le fonctionnement psychique et les expressions symptomatiques, proposées par la psychologie clinique, la psychanalyse et la psychosomatique.

Ainsi sont développés les fondements historiques et conceptuels du rapport subjectif au travail, en vue de comprendre à quelles conditions et selon quelles modalités le fonctionnement psychique peut être mobilisé dans le travail. Puis sont abordées les principales entités psychopathologiques liées au travail, complétées d’une approche clinique des incidences psychopathologiques des nouvelles formes d’organisation du travail. Enfin, sont présentés les modalités d’intervention et les dispositifs institutionnels de prise en charge des troubles psychopathologiques liés au travail.

Avec Isabelle Gernet.
Collection Les âges de la vie, Elsevier Masson.
Parution : 22 février 2012


Observations cliniques en psychopathologie du travail

La psychopathologie du travail étudie les processus en cause dans le déclenchement des troubles psychiatriques liés aux contraintes de travail. Dans cet ouvrage sont présentées six observations cliniques : une décompensation psychosomatique grave ( état de mal asthmatique ), une bouffée délirante, un état confuso-démentiel, un trouble de la sexualité, deux décompensations successives chez une victime de harcèlement professionnel et chez son agresseur, un suicide.
Chacune d’elles est étudiée dans le détail depuis l’étiologie jusqu’au traitement pour faire apparaître les différences entre l’analyse conventionnelle et l’interprétation des données à la lumière de la référence au travail. Elles ont été rédigées par des psychiatres et des psychanalystes qui ont participé aux recherches menées au laboratoire spécialisé du Conservatoire national des arts et métiers.
Elles peuvent servir de matériel de base dans la formation des praticiens et des étudiants et permettront aux différents professionnels et chercheurs impliqués dans le monde du travail de comprendre en quoi consiste cette pathologie mentale liée au travail qui caractérise l’évolution de la société dans la période contemporaine.

Avec Marie Pierre Ghuiho-Bailly, Patrick Lafond, Marie Grenier-Peze.
Collection Souffrance et thérapie, PUF.
Parution : 11 septembre 2010


Travail vivant T.2

Travail et émancipation

Autre volet de la nouvelle théorie du travail proposée par Christophe Dejours, ce livre montre que l’organisation du travail a des incidences qui vont bien au-delà du seul monde du travail. Au travail, on peut en effet apprendre le respect de l’autre, la prévenance, la solidarité, la délibération, les principes de la démocratie.
On peut aussi y apprendre l’instrumentalisation de l’autre, la duplicité, la déloyauté, le chacun-pour-soi, la lâcheté, le mutisme. De sorte que l’organisation du travail s’offre toujours comme un lieu d’apprentissage de l’implication ou de la désertion des espaces politiques…

Petite bibliothèque Payot, 14 octobre 2009.
Réédition : 3 janvier 2013


Travail vivant T.1

Sexualité et travail

Aliénation, suicide : on sait que le travail peut produire le pire. Mais qu’il puisse aussi générer le meilleur, qu’il puisse être facteur d’accomplissement de soi et d’émancipation, une majorité de gens en doutent encore. C’est pourtant la voie explorée dans ce livre magistral qui propose, grâce à une nouvelle théorie du travail, de penser politiquement l’organisation de celui-ci.
Ce premier volume analyse les rapports entre travail, corps et sexualité. Il montre que le travail de production est une épreuve pour la subjectivité tout entière d’où peuvent émerger de nouvelles habiletés, à la condition toutefois que cette épreuve soit relayée par un deuxième travail, de soi sur soi, ou de transformation de soi.

Petite bibliothèque Payot, 14 octobre 2009.
Réédition : 3 janvier 2013


Suicide et travail : que faire ?

Pourquoi le travail conduit-il certains d’entre nous à se suicider ? Que signifient ces actes, quel message adressent-ils à ceux qui restent ? Que s’est-il passé dans le monde du travail pour que des suicides soient perpétrés jusque sur les lieux du travail ? En quoi consistaient les protections qui permettaient naguère de conjurer ce fléau ? Que faire après un suicide ? Quelles investigations convient-il de mettre en oeuvre pour élucider les étapes du processus conduisant à la mort ? Quelles transformations de l’organisation du travail peut-on envisager pour reconstruire le tissu social et les solidarités sans lesquelles il n’y a pas de prévention du suicide possible ?
Ce livre rassemble les principales données cliniques et théoriques sur le suicide au travail. Prenant appui sur une intervention menée après plusieurs suicides sur un même site, les auteurs proposent une série de principes sur lesquels il est possible de fonder une action rationnelle.

Avec Florence Bègue.
Collection Souffrance et théorie, PUF.
Parution : 31 août 2009


Les dissidences du corps

Répression et subversion en psychosomatique

Le corps a parfois des comportements insolites. Il ne fait pas ce qu’on attend de lui. Certains patients déjouent le pronostic médical et peuvent aller jusqu’à faire douter du principe même de prédictibilité portant sur l’évolution habituelle des maladies. Pour une part, il se pourrait que les maladies du corps soient plus humaines et sociales qu’on ne le pense, c’est-à-dire pas uniquement placées sous le primat du déterminisme biologique.
Quels sont donc les ressorts de ces dissidences du corps ?

Petite bibliothèque Payot, 18 mars 2009


Conjurer la violence

Travail, violence et santé

Dans les écoles, chez les policiers ou les travailleurs sociaux, dans les usines ou les bureaux, chez les jeunes en situation de non-emploi, partout l’on assiste à une aggravation de la violence. Quel sens lui donner ? Peut-on la conjurer ? Comment se déclenche-t-elle ? Quelles sont ses conséquences ? Utilise-t-on les bonnes méthodes pour la traiter ?
Issu des travaux de la Commission « Violence, travail, emploi, santé » dirigée par Christophe Dejours, ce livre montre à quel point l’organisation du travail est en cause dans la genèse de la violence sociale, et propose des voies d’action, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise, pour améliorer le « vivre ensemble ».

Collection Essais Payot.
Parution : 10 octobre 2007.
Réédition : 19 janvier 2011


L’évaluation du travail à l’épreuve du réel

Critique des fondements de l’évaluation

Selon l’esprit du temps, tout, en ce monde, serait évaluable. Ce qui se dérobe à l’évaluation serait donc suspect de collusion avec la médiocrité ou l’obscurantisme. Le travail n’échappe pas à cette logique et son évaluation objective est à la base des nouvelles méthodes de gestion, de management et d’organisation du travail.

Pourtant, l’investigation clinique du travail suggère qu’une part essentielle de l’activité humaine relève de processus qui ne sont pas observables et résistent donc à toute évaluation objective. Source de difficultés qui augmentent la charge de travail, l’évaluation des performances a aussi des effets pervers ( sentiments d’injustice ou conduites déloyales entre collègues ). Il se pourrait qu’une bonne part de la souffrance et de la pathologie mentale dans le monde du travail soit liée aux nouvelles formes d’évaluation.

Collection Sciences en questions, INRA Éditions.
Parution : 1er décembre 2003


Psychopathologie de l’expérience du corps

Le corps comme exigence de travail pour la pensée

La psychanalyse occupe une place première dans le questionnement, renouvelé par la clinique psychopathologique, de la reconnaissance des liaisons entre corps et psyché. Le recentrement sur l’expérience du corps témoigne davantage encore de la force d’attraction entre corps et psyché et permet d’en instruire les processus d’interdépendance dans une élaboration métapsychologique indispensable.
Les auteurs de cet ouvrage proposent, chacun, des voies d’ouverture à la fois complexes et différentes. Pour Rosine Debray, la référence à l’école psychosomatique de Paris, dans les prolongements des travaux de Pierre Marty, constitue le pivot de l’étude du fonctionnement psychique du sujet psychosomatique dès l’origine. Christophe Dejours développe les nécessités du travail de pensée exigées par le corps érotique et notamment la subversion libidinale qu’il détermine à travers des symptomatologies plurielles. Pierre Fédida, enfin, arrime son étude de l’hypocondrie à la métapsychologie du rêve et de la mélancolie, et en analyse le paradigme transférentiel dans la situation analytique.
Ces trois études originales, rigoureuses et approfondies affrontent avec vigueur et ténacité la problématique primordiale de la sexualité et de la mort et des destins pulsionnels qui les animent.

Auteurs : Christophe Dejours, Pierre Fédida

Avec Rosine Debray.
Collection Psycho Sup, Dunod.
Parution : 13 juin 2002.
Réédition : 10 février 2005


Le corps d’abord

Corps biologique, corps érotique et sens moral

Cela surprendra, mais nous avons deux corps ! le corps biologique, qui est celui qu’on examine au microscope ou qu’on soigne avec des antibiotiques ; et le corps érotique, au travers duquel nous éprouvons la vie, la souffrance, le plaisir, l’excitation sexuelle, le désir. L’un relève de l’inné ; c’est le corps biologique. À partir de lui se construit progressivement l’autre, le corps érotique, qui relève donc de l’acquis.
Mais que se passe-t-il quand cette construction rencontre des obstacles qui la mettent en échec ? une vulnérabilité du corps s’installe, qui peut se manifester par la formation de symptôme psycho-pathologiques, mais aussi par une réduction de la sensibilité à la souffrance (la sienne comme celle d’autrui), par exemple dans le cas des psychopathes. Peut-on alors, sur cette base, former une conception psychanalytique du sens moral ?

Payot Rivages, 2001.
Réédition : Collection Petite bibliothèque Payot, 6 juin 2003


Souffrance en France

La banalisation de l’injustice sociale

Les Français souffrent et ne le disent pas. Comment faisons-nous pour tolérer le sort des chômeurs et des « nouveaux pauvres » ? Et comment parvenons-nous à accepter sans protester des contraintes de travail toujours plus dures, dont nous savons pourtant qu’elles mettent en danger notre intégrité mentale et physique ?
Christophe Dejours, spécialiste du travail, découvre à l’origine de ce consentement silencieux la peur et la honte. Il révèle comment, pour pouvoir endurer la souffrance sans perdre la raison, on se protège. A la lumière du concept de distorsion communicationnelle de Jürgen Habermas et de celui de banalité du mal d’Hannah Arendt, il met au jour le processus qui fonctionne comme un piège. Alors la souffrance devient impensable. Et l’injustice sociale banalisée…

Seuil, 1998.
Nouvelle édition augmentée : Points Essais, 12 février 2009


Le facteur humain

Le « facteur humain » est l’expression par laquelle les spécialistes de la sécurité des personnes et de la sûreté des installations désignent le comportement des hommes au travail. Il est fréquemment invoqué dans l’analyse des catastrophes industrielles, des accidents du travail, et dans les procès ou les commissions d’enquête. On lui associe l’idée de faute.
Paradoxalement, cette conception négative de l’intervention humaine repose sur une confiance sans faille dans la technique, et sur une méconnaissance des sciences humaines.
Cet ouvrage récapitule les progrès réalisés dans les sciences de l’homme au travail, afin de formuler une doctrine plus nuancée que celle de l’école des « human factors », dans les années 1950.

Collection Que sais-je ?, PUF, 1995.
5ème édition revue et corrigée : 6 juin 2010


Recherches psychanalytiques sur le corps

Répression et subversion en psychosomatique

Les somatisations ont-elles un sens ? Qu’en est-il d’un éventuel « choix de l’organe » ? Telle est la question fondamentale qui ressort du « bilan » des travaux de Christophe Dejours en psychosomatique. En relatant son itinéraire de chercheur, il met en évidence les inadéquations entre pratique et théorie auxquelles il s’est trouvé parfois confronté. La fonction des somatisations dans l’histoire du sujet, le rôle de la violence dans ce type de processus ou encore les relations entre psychose et somatisation constituent autant de problèmes qu’il importe de reconsidérer à partir du matériel empirique.

Cette réflexion ouvre des pistes nouvelles pour l’interprétation des maladies somatiques et la technique de psychothérapie analytique habituellement utilisées. Elle s’achève par des propositions théoriques sur le statut du corps en psychosomatique et en psychanalyse et dégage les caractéristiques de deux corps – le corps physiologique et le corps érotique – dont les relations entraînent deux procédures essentielles : la répression des pulsions et la subversion libidinale.

Collection Science de l’homme, Payot.
Parution : 13 avril 1989


Plaisir et souffrance dans le travail T.1&2

Séminaire interdisciplinaire de psychopathologie du travail

Avec J. Boutet, D. Cru, F. Daniellou, D. Dessors, A. Fernandez-Zoila, C. Teiger.
Éditions de l’AOCIP – Laboratoire LPTA-CNAM, 16 octobre 1988.
Rééditions : 1993, 2004


Le corps entre biologie et psychanalyse

Essai d’interprétation comparée

Dans une période où la psychopathologie est secouée par le développement des neuro-sciences, la psychanalyse est contrainte de réinterroger ses relations avec la biologie. Faute de quoi, elle laisse s’élargir un fossé qui la sépare progressivement des connaissances scientifiques sur le corps, et risque d’apparaitre peu à peu comme une spéculation abstraite coupée du réel.

La biologie a pourtant été une source capitale d’inspiration de la pensée freudienne, même si c’est par le truchement d’une démarche critique. La réflexion psychanalytique est en rupture avec la médecine comme pratique, mais pas avec la biologie.

Dans le prolongement de l’exigence freudienne de mettre au jour les articulations entre anthropologie biologique et anthropologie psychanalytique, l’auteur propose d’affronter le déchiffrage biologique du corps incluant les acquisitions récentes de la neuro-chimie, au déchiffrage psychanalytique du corps enrichi de la clinique et de la théorie psycho-somatiques. De l’interprétation comparée du corps par la biologie et la psychanalyse ressortent des points de convergence inattendus qui, loin de discréditer la théorie psychanalytique, semblent au contraire appuyer nombre de ses affirmations sur le fonctionnement humain. Si la recherche biologique peut sans doute trouver ici matière à réflexion ( notamment sur les fonctions biologiques de l’angoisse, de la mémoire et du rêve ), le parcours opéré à travers la physiologie des régulations conduit aussi à formuler des questions que la psychanalyse ne traite pas assez rigoureusement, notamment en ce qui concerne les comportements innés et l’hérédité. Dans la deuxième partie du livre, l’auteur envisage les prolongements de la théorie du fonctionnement psychique qu’implique la référence aux données fondamentales du corps biologique.

Collection Science de l’homme, Payot, 1986.
Réédition en 2003


Corps malade et corps érotique

Avec Michel Afin.
Masson, 1984.
Rééditions : 1986, 1989


Travail : usure mentale

De la psychopathologie à la psychodynamique du travail

Depuis trente ans, Christophe Dejours nous alerte sur la souffrance au travail. Trente ans de recherche qui ont fait de lui un des spécialistes de cette question les plus écouté des salariés et de leurs représentants mais aujourd’hui aussi des chefs d’entreprises.

Et si tous viennent lui demander conseil, c’est qu’ils sont inquiets de l’augmentation des pathologies mentales dans l’entreprise, y compris chez les cadres les plus dévoués et performants, quand ils ne sont pas stupéfaits par des suicides à répétition.

Ce livre, devenu un classique, met au jour les processus qui sont bel et bien en cause, aujourd’hui encore, dans la déstructuration effrayante du monde du travail à laquelle nous assistons.

« Force est d’admettre que l’aggravation des pathologies mentales du travail et le surgissement macabre de ces suicides jusqu’au milieu de communautés humaines hébétées, sonne le glas de la culture. »

Cette nouvelle édition comporte, outre les textes de 1980, 1993 et 2000, une nouvelle préface de l’auteur.

Bayard, 1980.
Nouvelles éditions augmentées en 1993, 2000, 2008


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