Roger Dorey


Les perversions

Les chemins de traverse

La perversion nous fascine autant qu’elle nous effraye : la séduction qu’elle exerce sur nous est à la mesure même de la condamnation que nous sommes toujours prêts à porter. S’il arrive que l’on brûle encore des sorcières aujourd’hui, la psychanalyse permet de porter sur les déviations sexuelles un autre regard, dégagé de tout jugement moral. Pour Freud, il existe une relation étroite entre la perversion et la sexualité infantile, l’enfant possédant ce qu’il appelle une « disposition perverse polymorphe ». L’origine propre de la sexualité, de toute sexualité, est par nature perverse, en tant qu’elle se constitue comme déviation, comme perversion de l’ordre biologique. C’est bien là la thèse la plus révolutionnaire soutenue par Freud et ses disciples.

Avec des textes de Freud, Abraham, Ferenczi, Pasche, Stoller, Chasseguet-Smirgel, Klein, Mijolla, Shentoub, Gillespie, Greenacre, Joseph, Mc Dougall.
Collection Les grandes découvertes de la psychanalyse, Tchou, 1980


La pulsion pour quoi faire ?

L’Annuel de l’APF, Colloque du 12 mai 1984.

Auteurs : Didier Anzieu, Roger Dorey, Jean Laplanche, Daniel Widlöcher

Association psychanalytique de France, 2002.


L’inconscient et la science

L’inconscient et la science. Mettre en interrogation ces deux termes réunis, ce n’est pas revenir à des affrontements dépassés. C’est bien davantage être convaincu que la science et la psychanalyse, à l’égal de la science et de la poésie, ne sont pas, selon l’expression de Saint-John Perse, « considérées comme frères ennemis mais que, dans un champ comme dans l’autre, l’interrogation est la même qu’ils tiennent sur un même abîme, et seuls leurs modes d’investigation diffèrent ».
Démarche psychanalytique et démarche scientifique sont, toutes deux, écoute poétique de la nature ; leur finalité commune n’est autre que le dévoilement et la conceptualisation de la dynamique génératrice des structures profondes. Pour ce faire, l’homme de science comme le psychanalyste n’a d’autre langue que celle du mythe, seul discours cohérent qui réponde à l’exigence de l’activité de recherche. Mais c’est dans l’interaction entre les deux champs que se révèle la fécondité de leurs apports réciproques.
La science fournit à la psychanalyse certaines de ses modélisations ( théorie des catastrophes, systèmes auto-organisationnels, théorie de l’information… ) et la possibilité de s’approprier des concepts nomades, migrant d’une science à l’autre.
La psychanalyse, à son tour, révèle au savant qu’en tant que sujet connaissant il est fondamentalement clivé et que ce clivage, imposé par la reconnaissance de l’inconscient, est clivage entre savoir et vérité. Le sujet est pris, dès l’origine, dans une division constituante qui marque irrémédiablement son activité d’investigation.

Avec C. Castoriadis, E; Enriquez, R. Thom, J. Ménéchal, W.-H. Friedman, G. Berquez, A. Green.
Collection Inconscient et culture, Dunod.
Parution : 22 février 1991


Le désir de savoir

Nature et destin de la curiosité en psychanalyse

La reconnaissance de la réalité dans sa double signification, ce qui exclut tout faux-semblant et toute duperie, n’est-ce pas le but que Freud assigne à la relation analytique dont il dit précisément qu’elle est fondée sur l’amour de la réalité ? Cette vérité, qui a toujours selon Lacan une structure de fiction, est ce qui sous-tend nos élaborations théoriques comme nos propres constructions, celles que, tout au long de la cure, nous proposons pour tenter d’approcher l’énigme déroutante et fertile que représente la névrose de transfert.

Collection L’espace analytique, Denoël.
Parution : 2 mars 1988


L’inversion psychosexuelle avec travestissement chez l’homme

Thèse, 1955