
Sous la direction de Catherine Chabert et Jean-Claude Rolland
Le malade imaginaire ne l’est que pour les autres : ils le raillent ou le négligent, ils n’y croient pas ! Mais celui qui souffre d’hypocondrie est convaincu de la réalité d’une affection du corps qui, pense-t-il, le fera mourir. Étrange rencontre de la douleur psychique et de la douleur physique, confusion de l’âme et du corps. Freud s’est penché sur ce tourment insolent qui cherche sans cesse à être apaisé sans le vouloir vraiment. Il le considère comme une névrose à part que la cure analytique peut traiter. En même temps, l’étude de l’hypocondrie témoigne d’une angoisse inhérente à la condition humaine : la mort la hante sans répit, empruntant les chemins les plus inattendus. La littérature comme l’analyse révèlent cette plainte infinie du mal d’aimer, de vivre, de penser, et parfois aussi de rêver. De la Tante Léonie de Marcel Proust à Pascal ou Molière, du comique dérisoire à la fermeture tragique de destins mélancoliques, les auteurs de ce numéro, écrivains, psychanalystes, traversent par des voies différentes l’opacité énigmatique et excitante de cette inquiétude mortelle.
Revue Libres cahiers pour la psychanalyse, n° 28, In Press
Parution : Automne 2013
Sommaire
Nathalie Barberger – Tante Léonie, ou l’hygiène de l’hypocondriaque
Emmanuel Venet – Souvenirs d’hypocondrie
Jean-Claude Rollet – Le corps sombre
Emmanuelle Chervet – Fabrice, pris à la gorge
Nicole Oury – Singularité de la transmission
Vincent Estellon – Le corps retourné
Josiane Rolland – Expérience du corps et lieux de la douleur
Béatrice Braunguedel – Du cri d’organe au rêve
Hugues Rousset – La tentation hypocondriaque
Annie Mavrakis – « Je cherchais un nom à cette voile désirée »
Patrick Autréaux – Cybercondrie
Jean-Christophe Cavallin – Pascal et la maladie de la pensée
Edmundo Gómez Mango – De la douleur d’écrire