Le sens de l’olfaction
De tous les organes des sens, l’olfaction est peut-être celui qui « parle » le moins en psychopathologie. Un film récent (Au petit Marguery) nous montralt sans doute les conséquences psychologiques d’une anosmie. Il est vrai qu’en altérant le goût elle ruinait le talent d’un chef cuisinier. Les cliniciens sont par ailleurs familiers de certaines plaintes touchant la peur d’émettre de mauvaises odeurs ou la perception d’odeurs nauséabondes, inscrites souvent dans un délire de persécution. Mais ces faits cliniques ont peu inspiré la réflexion psychopathologique. Il n’est que de comparer ce qu’on a pu écrire des hallucinations olfactives en regard de la littérature consacrée à celles touchant l’acoustico-verbal et le visuel. Le petit rôle dévolu à l’information olfactive dans la communication inter-humaine a longtemps semblé justifier ce peu d’intérêt. […]
Revue Internationale de Psychopathologie, n° 22
Presses Universitaires de France
Parution : 03-1996
Sommaire
Editorial
Passions des Odeurs
Pierre Bourdon, Le parfum : forme olfactive
Joseph G. Brand, Nancy E. Rawson, Diego Restrepo, Signal Transduction in Olfaction and Symptomatology of Olfactory Dysfunction
André Holley, L’information olfactive et son traitement neuronal
Annick Le Guérer, Le nez d’Emma. Histoire de l’odorat dans la psychanalyse
Benoist Schaal, Olfaction et processus sociaux chez l’homme: bref bilan
Jean-Pierre Signoret, Olfaction et sexualité des mammifères
Étude critique
Pascal Engel, La conscience expliquée ? (D. Denett, La conscience expliquée)
Les auteurs de ce volume
Notes for Contributors