Moi

Avril 1997

Et je sens
Que “moi”
Pour moi c’est trop petit.
Quelqu’un obstinément veut s’en échapper.
Maïakovski, Le Nuage en pantalon, 1914.

Le moi, chargé des intérêts de ma personne par Freud après la Grande Guerre, semble m’avoir quelque peu perdu de vue. Il devait être mon médiateur entre ce qui me pousse et ce qui m’échappe, il devait me protéger du déplaisir, c’était un lien entre conscient et inconscient. Or ce médiateur n’a presque pas d’autonomie, ce défenseur n’a rien trouvé de mieux que l’angoisse pour me préserver et, quand il me sert de lien, il est parfois si compulsif qu’il en vient à me délier de la réalité. Tardivement, Freud l’a décrit comme l’auguste du cirque, puis comme une instance fissurée.

 

Revue Le fait de l’analyse, n° 2, Autrement
Parution : avril 1997


Sommaire

Argument

Œdipe et Narcisse : un conte
Didier Anzieu

Autoportrait au visage absent
Jean Clair

Sosie le Merveilleux
Pierre Fédida

Le défaut
Laurence Kahn

Le phallus a-t-il un sexe ?
Danielle Margueritat

Les avatars du moi dans le deuil
Martine Girard

Quelque chose d’autre
Henri Normand

Le Suprême
Edmundo Gómez Mango

Caricature
Françoise Coblence

Le for intérieur
Viviane Abel Prot

Tirer hors
Sabine Prokhoris

Pascal : le moi
Michel Le Guern

L’amour de soi est-il égocentrique ou éthocentrique ?
Jennifer Whiting

Endolalies
Alain Boureau

Maine de Biran : le temps du moi
Bruce Bégout

« Je suis le roi de ce château»
Michel Gribinski