
Parce qu’il appartient à la langue commune et que le tissu psychique entretient avec celle-ci les rapports les plus étroits, le mot de plaisir puise sa matière et ses contenus dans les terreaux les plus variés. Et pourtant, qu’il désigne la sensualité immédiate du nourrisson au sein, ou celle, plus ambiguë, recherchée par l’enfant ou encore celle, toute spirituelle, de l’esthète devant l’œuvre d’art, son émergence surgit toujours de la même source : une motion pulsionnelle, une poussée libidinale.
La découverte ou l’invention de Freud, plus énigmatique encore, revient à l’idée de réalité s’opposant à celle de plaisir et la soutenant en même temps. La réalité n’est pas seulement celle du monde extérieur, elle est aussi la réalité intérieure des formations inconscientes et des exigences pulsionnelles. Elle est surtout la réalité de l’appareil de l’âme lui-même, en tant qu’il confère à celle qui éprouve, pense ou parle, un sentiment d’existence, de subjectivité.
Revue Libres cahiers pour la psychanalyse, n° 5, In Press
Parution : Printemps 2002
Sommaire
Préambule
François Gantheret – Un sujet palpitant
Laurent Danon-Boileau – Une image très précieuse
Serge Gaubert – La cigarette du condamné
Vincent Vivès – Métrique du désir, maîtrise du plaisir
Charles Brenner – Traits archaïques du fonctionnement du moi
Didier Anzieu – Discussion de la communication du Dr Charles Brenner
Josef Ludin – L’envie, le plaisir et la réalité
Jean-Philippe Dubois – Éloge de la déception
Michel Villand – Une belle découverte
Lucile Durrmeyer – L’idée fixe
Catherine Chabert – La psychanalyse est-elle une science du plaisir ?
Laurence Apfelbaum – Une fonction du cauchemar : le traitement du pénible