Le cadre

Ce deuxième numéro est consacré à une réflexion sur la notion de cadre, en psychanalyse de l’enfant. On trouvera dans l’article de S. Decobert un aperçu historique de cette notion, qui, comme elle l’indique, n’a été dénommée comme telle que très tardivement, bien que les éléments en aient été décrits par S. Freud dès 1904, sous le nom de « procédé » (Verf ahren). Cette « technique » prend, chez les auteurs anglais, le nom de setting, notamment chez Winnicott (1956) et chez les kleiniens ; ainsi dans l’article de S. Isaacs-Elmhirst, c’est le terme qui est utilisé, et qui pourrait entraîner une ambiguïté ; setting pourrait se traduire par aménagement, mise en place, réglage ou composition… Pour Paul Israël ce terme met l’accent sur la part active prise par l’analyste dans « l’aménagement » des conditions les plus propices au déroulement du processus analytique. Il semble bien s’être agi chez Winnicott d’une application du concept de holding. Par contre, la notion de cadre semble bien avoir été introduite par J. Bleger (1967) et correspondre davantage à l’idée d’un cadre abstrait, conceptuel (frame). Rappelons que, pour cet auteur, le cadre est ce qui, au sein de la situation psychanalytique, constitue « le “non-processus” qui contient les constantes à l’intérieur desquelles ce processus a lieu ». […]

Revue Journal de la psychanalyse de l’enfant, n° 2, Éd. Bayard
Parution : 01-09-1986