
La reproduction : d’un côté, la tyrannie du semblable, du trait pour trait, de l’ « un » ; reproduire et conserver seraient la même tentative, mortelle, pour rejeter le compromis et son altération, le métissage et son inquiétude. De l’autre, une reproduction incertaine de son modèle, un objet qui est reproduit parce qu’il est inachevé et, dans le transfert, l’épreuve paradoxale de la répétition de ce qui n’a pas eu lieu : en somme, une expérience dont l’événement est inédit et dont la pensée (toujours sexuelle ?) va vers le nouveau, pose la question de l’identité et du changement et rejoint l’énigme du vivant.
Et puis, il y a l’art, la médecine, la langue, les paroles qui troublent jusqu’à la suspendre notre pensée de la reproduction, à « nous autres, hommes continuels ».
Revue Le fait de l’analyse, n° 1, Autrement
Parution : septembre 1996
Sommaire
Argument
Une reprise perdue
Edmundo Gómez Mango
Des notes oubliées
Dominique Suchet
In statu nascendi
Aline Petitier
Traversées
Catherine Chabert
L’assimilation et le combat
Laurence Kahn
La médecine de la reproduction
Jean-Claude Czyba
Stérilités inexpliquées ?
Jean-François Daubech
Le genre que l’on se donne
Michela Gribinski
Reproductibilité et fait scientifique
Gilles-Gaston Granger
La reproduction miraculeuse
François Lecercle
La copie du tableau disparu
Florence Delay
Le théâtre, retraduction
Bruno Bayen
À propos d’un trouble de parole
Michel Gribinski
La duplication autoplastique élargie
Nina Farhi
Reproduire pour admettre
André Beetschen
Nous autres, hommes continuels
Bernard Favarel-Garrigues