Marie-Odile Godard


Recherche clinique et thérapeutique

Génocide des Tutsi au Rwanda

Ce livre est le témoin d’une recherche théorico-clinique menée par des étudiants de Master de psychologie et leurs professeurs au Rwanda de douze à quinze ans après le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Après une extermination de cette ampleur qui a également été celle d’une société et de l’ensemble de ses institutions, de ses rites et ses organisations familiales, comment les rescapés tentent-ils de se reconstruire ? Comment réorganiser ses liens, ses croyances ? Comment revivre après un génocide alors que le mot même n’existait pas dans la langue, le kinyarwanda ? Mais aussi, comment les génocidaires jugés, sortis de prison ou maintenus dans les camps de travaux d’intérêt général, trouvent-ils une place dans la société post-génocidaire ? Et surtout,comment « guérir », dépasser ou bien vivre avec son traumatisme, quand les victimes vivent aux côtés des génocidaires ?

Avec Philippe Spoljar.
Éditions Universitaires Européennes.
Parution : 13 octobre 2011


Rêves et traumatismes

ou la longue nuit des rescapés

Le XXe siècle a été marqué par les génocides et les guerres. Pour survivre et reprendre pied dans leur vie, les rescapés de ces drames collectifs ont dû mener un combat solitaire, souvent inconscient, dont les rêves sont les témoins et les symptômes. Des années plus tard, ils revivent à travers leurs cauchemars ce qu’ils ont parfois réussi à oublier le jour. Leurs nuits demeurent à jamais marquées du sceau du malheur.

Après un état des lieux des recherches sur le rêve, Marie-Odile Godard nous propose une étude psychanalytique de ces rêves traumatiques, sur lesquels personne, depuis Freud, ne s’était vraiment penché. Pour en comprendre le sens et les fondements, elle a choisi de donner la parole aux survivants de la Shoah, du génocide des Tutsi au Rwanda, et aux anciens appelés de la guerre d’Algérie.

Parce que le survivant est seul face au cauchemar, introduire un tiers dans cette configuration peut l’empêcher de tomber dans la folie, la colère ou le désespoir, soutient l’auteur qui s’appuie sur sa riche expérience clinique. La mise en récit de cette souffrance est une étape vitale ; elle révèle, pour tous les traumatisés de guerre et de génocide, l’existence d’un fond d’horreur, à la fois individuel et collectif, qui gangrène l’appareil psychique. Ces récits nous concernent tous car ils mettent en évidence les conséquences des situations sociales extrêmes sur l’univers intime des sujets.

Éditions Eres, 2003


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