Houriya Abdelouahed


Violence et Islam

Nous connaissons tous la folie de certains dirigeants arabes, adeptes des massacres de leurs peuples, et leur haine des libertés publiques. Mais aujourd’hui, l’Etat islamique, prônant la charia, affiche une barbarie qui dépasse l’imagination. Sa vocation consisterait à nettoyer la terre d’islam de tout ce qui nuirait à sa pureté. Et au nom de cette pureté, les pires crimes sont commis : assassinats, viols, massacres des masses, pillages, ventes des femmes aux enchères, destructions des sites archéologiques et historiques…
La condamnation de l’altérité va de pair avec la désolation et la ruine. “La ruine, écrit Adonis, est ce qui désigne l’état actuel du monde arabe, un monde où l’on politise la religion et on sacralise la politique.” Il est de la plus grande importance de réfléchir aujourd’hui sur le sens de cette ruine. C’est en tant qu’intellectuel engagé et poète qu’Adonis reprend des thèmes qu’il a abordés dans ses poèmes : la religion, la radicalisation, les attentats, l’échec du printemps arabe, la femme et la féminité, l’engagement de l’intellectuel, la poésie en temps de détresse…

Ce livre d’entretiens permet de pousser plus loin la réflexion, en plongeant avec audace et liberté dans les profondeurs infernales de la culture arabe.

Entretiens avec Adonis
Éditions du Seuil
Parution : 5 novembre 2015


Figures du féminin en Islam

D’Agar, la mère des Arabes qui n’est présente dans le corpus arabo-musulman que comme figure d’esclave, à Khadija, l’épouse du prophète que les hagiographes ont dépouillée de toute sexualité d’Aïsha, décrite comme l’aimée de l’Aimé de Dieu mais qui se révèle une enfant violentée et un nourrisson savant, à Zaïnab, qui bouleversera le destin de la filiation en Islam et dont l’entrée dans le foyer du prophète sera marquée par la Révélation du verset sur le voile de l’inconsolable Hind, qui entaille avec cruauté le foie de l’oncle de Muhammad, à Fâtima, qui réclama l’héritage pour retrouver sa place de fille, elle qui était la mère de son père. Ces figures de femmes – maltraitée, mélancolique, cruelle, fatale – disent le lien complexe de l’Islam à l’inquiétante étrangeté du sexe féminin.
Ces femmes et d’autres lèvent le voile sur les soubassements pulsionnels de la fondation islamique. Ce livre explore cette question, la façon dont elle se présente dans le Texte (le Coran) et dans les textes. C’est inviter à une plongée dans les profondeurs effrayantes de la culture et du Texte, au-delà du charme de la belle surface.

Collection Petite bibliothèque de psychanalyse, PUF
Parution : 2 mai 2012


Le regard d’Orphée

L’histoire est digne d’une légende. Un petit garçon de Quassabine (Syrie), né près d’Ougarit, où demeurent les traces de la première écriture, devient poète et choisit le nom d’un dieu païen, Adonis.

Cet entretien évoque toutes les facettes du poète, ses années d’apprentissage, sa vie au Liban, ses liens avec de grands poètes français comme André du Bouchet, Alain Bosquet, Jacques Prévert ou encore Henri Michaux. Il retrace son parcours littéraire depuis la création de la revue Shi’r (Poésie), qui lui permit d’affirmer son génie et de contribuer à la modernisation de la poésie arabe, jusqu’à l’analyse des éléments pré-socratiques et nietzschéens de sa pensée. Adonis rompt en effet avec le système platonicien, qui désigne le corps comme tombeau de l’âme, et rétablit le corps et la chair.
Mais on le sait aussi rebelle, poète de la révolte, et c’est en homme libre qu’il aborde également des thèmes comme l’orientalisme, la question de la femme, l’érotisme, la transgression, l’exil, la religion.

La forme de l’entretien ne pouvait pas mieux convenir qu’à cet homme au contact duquel on comprend immédiatement que la pensée est, par essence, mouvement. Le jeu des questions et des réponses, des arguments et des doutes bouscule alors les idées
préconçues, les a priori, les dogmes.

Avec Adonis
Éditions Fayard
Parution : 6 mai 2009


La visualité du langage

Dans cet ouvrage, Houryia Abdelouahed se penche sur un texte monothéiste, celui de l’islam, afin de dégager cette vérité que contient la langue arabe : l’enchevêtrement du visuel dans le langage.

Elle a pris le parti d’écarter toute psychanalyse appliquée, de ne faire ni la psychanalyse de l’islam, ni celle du soufisme. Elle se base sur la pensée abkarienne pour en montrer la fertilité par rapport à la question du visuel et du langage en faisant appel à la théologie, la grammaire et la poétique arabes, ainsi qu’au soufisme, dans une démarche de commentaire et d’interprétation.

Éditions l’Harmattan
Parution : juin 1998


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