La douleur

Originalité d’une théorie freudienne

Par son caractère aporétique, la douleur est restée pour Freud, comme pour la psychanalyse post-freudienne, une question insistante et… marginale. Comment rendre compte d’un phénomène à la fois « moteur » de la cure et capable, avec la réaction thérapeutique négative, d’en condamner le succès ? La douleur se laisse d’abord reconnaître dans ses manifestations négatives, par les contraintes qu’elle imprime â la logique de la pensée.

La démarche proposée par Annie Aubert engage le lecteur à s’interroger sur le problème épistémologique posé par cette notion depuis son apparition dans la pensée grecque, avant de l’inviter à suivre le parcours freudien, celui d’un chercheur animé et contraint par la relation à sa propre douleur. La reconnaissance de cet effort théorique, de la confusion des écrits pré-analytiques à la sublimation des dernières formulations, croise et relance les grandes étapes de la psychanalyse freudienne. L’élaboration dévoile une théorie cohérente, spécifique à la psychanalyse, déjouant à la fois les avatars du dolorisme et du sadomasochisme.

Le travail de la douleur, tel qu’iI se dégage d’une lecture clinique éclairée par les travaux post freudiens, autorise une réévaluation de l’expérience de douleur, associée à l’expérience de satisfaction, et désigne I’« empiétement » comme le paradigme de la douleur dans son incidence sur les processus de pensée. Une mise au point utile pour la prise en charge des patients sortant du champ de la névrose et de la psychose.

Auteur : Annie Aubert

Collection Voix nouvelles en psychanalyse
Parution : 06-1996