
de 13h30 à 18h30
Château de Montchat
Place du Château
69003 Lyon
Les figures de la douleur
Le moi naît aussi dans la douleur. Engendrée par le manque de l’objet, la douleur entrecroise corps et psyché.
L’expérience de la douleur est toujours une épreuve qui met au travail les frontières du moi qu’elle a elle-même contribué à établir. Dès lors, les figures de la douleur émergent entre sa force effractante mortifère et sa capacité structurante.
La douleur, passage obligé pour la construction psychique, étape sur le trajet de la pulsion vers la représentation, se retrouve au cœur de tout traitement psychique. Mais alors, comment écouter cette douleur qui brouille, si essentiellement, les frontières entre investissement narcissique et investissement objectal, jusqu’à rompre les digues et que s’installent processus hypocondriaque, effondrement dépressif ou mélancolie ?
A contrario, dépassant l’écueil de la sexualisation masochique, la douleur psychique, à l’instar de celle du deuil, serait à même d’accroître le moi – « rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur » – 1 de nourrir son expansion sur les voies de la sublimation, de la création et de l’ouverture au transfert.
La douleur serait-elle une chance pour un changement psychique ?
Comment le patient parvient-il à formuler sa douleur pour la faire entendre, la rendre visible dans son adresse à l’analyste ? Qu’en est-il du patient qui tient davantage au récit de sa douleur qu’à sa disparition ? La mise en récit n’est sans doute pas l’assurance de sa résolution et celle-ci requiert un travail de transformation que peut offrir la créativité ou l’écoute du transfert.
Qu’en est-il donc du côté de l’analyste ?
« Disons qu’un analyste qui ignorerait sa propre douleur psychique n’a aucune chance d’être analyste, comme celui qui ignorerait le plaisir – psychique et physique – n’a aucune chance de le rester. » 2
1 Alfred de Musset
2 J.-B. Pontalis, « Sur la douleur (psychique) », Entre le rêve et la douleur, p.269, Gallimard, 1977.
Comité d’organisation :
Martine Baur, Loïc Brancart, Françoise Dejours, Nathalie Janas, Mandana Mostachfi, Dominique Suchet
Intervenants :
Elisabeth Cialdella, Fafia Djardem, Mandana Mostachfi, Jean-Yves Tamet
En présence du Président de l’APF
Discussion conduite par le Secrétaire scientifique
Renseignements et inscriptions :
24, place Dauphine, 75001 Paris
tél : 01 43 29 85 11,
courriel : lapf@wanadoo.fr