
à 20h30
à l’Agora Tête d’Or,
93 rue Tête d’Or,
69006 Lyon
L’APF invite à Lyon
Michel Gribinski
Entrer dans la technique analytique par ses embarras
On connaît la question extraordinaire que Freud pose très tôt à Breuer : « Comment faire tenir sur une surface plate quelque chose d’aussi corporel que notre théorie de l’hystérie ? » Le fait de deviner – l’Erraten freudien – est pour la technique et son compte rendu l’équivalent du corporel pour l’écriture de la théorie. En cela, la technique est embarrassante : elle relève à la fois de l’exactement et de l’à-peu-près. Erraten veut dire deviner au sens de tomber pile, mais la manière dont on tombe pile procède par approximations, à la façon des investigations infantiles : l’enfant va droit au but avec des moyens et par des chemins approximatifs. Le psychanalyste fait-il autrement ?
Les enfants partagent une même histoire, positive, celle de la dialectique entre leur curiosité et leur éducation. Pour les analystes, c’est moins clair : la dialectique est moins vive, leur curiosité s’est émoussée, leur éducation technique est entachée de ce que chacun applique ce qu’il a supposé de la technique de son propre analyste. On fait comme son analyste. Il faut combien d’années en supervision pour se décider à faire comme soi, plus justement à être soi-même ? À être plus ou moins soi-même – s’il reste du soi. Ce « plus ou moins », cet « à-peu-près » me semblent importants : ils constituent une représentation d’infidélité dont, depuis Œdipe, depuis Moïse, depuis le sauvage de Totem et tabou, chaque être humain a le devoir. Un devoir d’infidélité accompagne la décision de grandir et, pour le psychanalyste, celle de pratiquer avec une technique à moitié apprise (ou déjà là), et à moitié inventée. La technique psychanalytique est une école de l’infidélité.
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Renseignements et inscriptions :
24, place Dauphine, 75001 Paris
tél : 01 43 29 85 11,
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