Les analystes de l’APF à Bordeaux, à Nantes

samedi 24 novembre 2018

de 13h30 à 18h30
Station Ausone
8, rue de la Vieille Tour
33000 Bordeaux

Les analystes de l’APF à Bordeaux : Libre association

« Elle me dit d’un ton fort grincheux que je devais, non pas toujours demander d’où venait ceci ou cela, mais la laisser me raconter ce qu’elle avait à me dire », nous rapporte S. Freud, à propos d’Emmy dans les Études sur l’hystérie : moment décisif de l’invention de la méthode.
Au début, les associations se focalisaient sur un objet restreint : un rêve, un souvenir mais aussi un symptôme, un lapsus, un acte manqué et l’analyste devinait le sens inconscient des énigmes qu’il révélait au patient. Au cours du temps, l’écoute de S. Freud deviendra de plus en plus libre associative, également flottante, suivant le cours des événements psychiques produits par la parole du patient en séance. C’est dans ce mouvement que s’inventent la première topique Ics, Pcs, Cs et la règle fondamentale.
La libre association et avec elle la règle fondamentale : « ne rien omettre de ce qui vient à l’esprit, en renonçant à toute critique et à tout choix » tient-elle aujourd’hui encore la place de « l’innovation la plus remarquable » de la psychanalyse ?
Dans la séance, la règle fondamentale permet de dire les manifestations du transfert des fantasmes inconscients et ces dernières vont altérer les modalités de la libre association. Tout au long du processus analytique, transfert et résistance n’ont-ils pas partie liée avec la mise à mal et en symptôme de la parole du patient ?
L’évolution de la théorie freudienne au tournant des années 1920, renouvelle l’approche critique de la règle fondamentale. En effet, le conflit entre l’activité du « tout dire » et la passivité de « ce qui vient à l’esprit » redouble celle du surmoi scrutateur des moindres pensées du moi observé. Les associations mises en actes de parole dans le transfert sont régies par les pulsions de vie et de mort. C’est au plus intime de l’animisme des mots que l’amour et la haine trouvent à se dire.
La méthode de la libre association se propose comme une représentation-but consciente et en même temps paradoxale qui vise à saisir le déterminisme rigoureux des représentations inconscientes polymorphes : verbales, affectives, sensorielles, corporelles… N’est-ce pas là, la source de toute activité psychique ?
Dans le champ culturel, la libre-association se retrouve analogiquement dans de nombreuses expériences créatrices : littérature, peinture, musique, cinéma… Quelle part prend-elle dans la sublimation ?
Il est loin le temps où la règle fondamentale se déclinait comme la description que fait un voyageur en train du paysage qui défile devant ses yeux à une personne située derrière lui. Dans le monde numérique contemporain d’hyperconnectivité, qu’advient-il de la pensée associative ?

En présence de Leopoldo BLEGER, Président de l’APF et d’André BEETSCHEN, Secrétaire scientifique de l’APF 

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