Les journées ouvertes

samedi 19 septembre 2015

de 9h15 à 18h00
Bibliothèque
François Mitterrand
Grand auditorium
Quai François Mauriac
75013 Paris

La domination est-elle masculine ?

En 1861, Bachofen publie un ouvrage, Das Mutterrecht (Le droit maternel) où il soutient à partir d’une réflexion sur la Grèce archaïque l’idée d’une gynocratie primitive, à ne pas confondre avec l’existence d’un culte des déesses mères ou du régime matrilinéaire de parenté. Aucun préhistorien, historien ou anthro-pologue n’a confirmé une telle hypothèse. Aucune société connue, passée ou présente, n’a accordé aux femmes le pouvoir politique. dévolu aux hommes toujours, le combat contemporain pour la parité en est la confirmation négative.

Mais le pouvoir politique dit-il tout le pouvoir et sa complexité souterraine ? Les révolutionnaires de 1789 dénonçaient dans l’Ancien régime « l’administration nocturne des femmes ».

Le fait psychique individuel révélé par la psychanalyse pose la question des fondements inconscients de la domination masculine : est-ce un fait premier, une donnée primitive, ou bien une formation réactionnelle à la dangerosité du féminin ?

Quand il fait du rabaissement de la femme un principe générique de la sexualité masculine — toujours confrontée au duo inséparable de la Mère (adorée) et de la Putain (dérespectée) —, freud fait-il de la domination masculine un principe sexuel ?

Le primat du phallus est une théorie sexuelle infantile qui est aussi une théorie du pouvoir. « primat du phallus », l’expression est quasiment tautologique, tant le phallus, condamné à l’érection permanente ne sait rien faire d’autre que dominer. Alors, un pouvoir peut-il se concevoir sans se donner les symboles phalliques de son exercice (le sceptre d’Ottokar) ? Et la femme dominante l’est-elle sur un mode psychosexuel féminin ou dans une identification masculine ?

« La femme se voit poussée à l’arrière-plan par les revendications de la culture, elle entre avec celle-ci dans un rapport d’hostilité » (Le malaise dans la culture). Que penser de ces propos de freud qui ne sont pas loin de décalquer le couple homme/femme sur le mode de l’opposition culture/ nature et qui légitiment la domination masculine au nom de la sublimation contre la satisfaction pulsionnelle directe ? faut-il seulement les considérer comme relevant d’une idéologie « datée », ou se demander si l’idéologie paritaire d’aujourd’hui n’empêche pas de saisir la part de vérité que peut receler la pensée de freud ? Quelles réponses, même esquissées, la clinique d’aujourd’hui apporte-t-elle à ces questions ?

Renseignements et inscriptions :
24, place Dauphine, 75001 Paris
tél : 01 43 29 85 11,
courriel : lapf@wanadoo.fr