
de 9h à 18h à l’ASIEM
6 rue Albert de Lapparent
75007 Paris
Décomposition de l’identité
L’insistance du discours politique sur la revendication d’identité, nationale ou culturelle, convoque la conception d’un lien social où s’imposent le semblable plutôt que le commun, l’Un contre le divers. Faisant appel au mythe d’une pureté de l’origine, elle pousse au repli ou au refuge recherchés contre la menace de l’autre, de l’étranger. Il nous faut donc tenter une déconstruction, ou plutôt une décomposition de l’identité (le mot, die Zerlegung, est celui de Freud pour la décomposition de la personnalité psychique).
Car le désordre dans l’identité commence par les mots et leur usage. Il y a donc nécessité d’éclairer la légitimité du concept, depuis ce qui soutient philosophiquement la relation d’identité jusqu’à ce qui explore la nature de l’identité subjective (le « qui suis-je ? »). Le style aussi, en révélant la vérité même d’une identité, culturelle ou personnelle, ou celle d’un destin, pourrait désigner le propre d’un sujet : aide-t-il à son tour à penser l’hypothèse de l’identité ?
Les psychanalystes, de leur côté, rencontrent régulièrement le questionnement de l’identité dans la mise en cause de l’empire du moi : non seulement les identifications plurielles, la bisexualité psychique, les divisions de la topique psychique, mais aussi le chaos des pensées du rêve, récusent toute conception de leurre identitaire. Il n’empêche que, depuis Erik Erikson, l’identité et la crise du même nom ont connu un réel succès, particulièrement dans la psychanalyse nord-américaine : le concept de self n’en est-il pas l’héritier ?
Remarquons enfin que chez Freud, identité de perception et identité de pensée (ces seules occurrences se trouvent dans L’Interprétation du rêve) sont au service de l’accomplissement : ainsi l’identité est-elle bien l’objet d’une quête plus que la définition d’un état.
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